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Article issu du bulletin d'information de la SHAS de juin 1991, reprenant un article d'un journal de Dominique Herbemont

Elle sera exposée au château


Une maquette de Sedan de 1840 en construction


Une maquette de Sedan au château-fort. L'idée est séduisante. Pour Jean Jacques Dromby, le grand "Architecte", ce projet est déjà une réalité. Du moins sur les premières planches de contreplaqué qui préfigurent les modules de cette maquette de la ville en 1840.

Sedan a derrière elle une histoire particulièrement riche. Malgré les destructions causées par la seconde guerre mondiale, elle a conservé quelques vestiges représentatifs de sa configuration au siècle dernier. Ce constat de longue date a incité M. Jean Jacques Dromby, membre de la société d'histoire et d'archéologie du Sedanais, à rechercher un moyen de faire revivre, de manière attractive, ce riche passé.

Le déclic lui est venu cet été en découvrant une maquette historique à Fontenay le Comte. Euréka, l'idée était trouvée. Elle a d'ailleurs reçu un écho favorable auprès des membres de la société d'histoire, du conseil municipal, et du club maquettisme CMS 08. La ville a déjà octroyé une subvention de 5000 francs pour l'achat des premières fournitures se résumant pour l'instant en feuilles de contreplaqué.

Modeste, M.Dromby refuse qu’on le présente comme le principal artisan de ce projet d’envergure. Il s’agira effectivement d’une réalisation collective, l’équipe de travail comptant déjà aussi MM Paris et Nihotte, ainsi que des membres de la société d’histoire, qui pourront intervenir également pour la recherche de documents.

M.Vautier, animateur du club de maquettisme CMS 08 du centre Le Lac, a accepté de jouer le rôle de conseiller technique. Bien sûr toutes les bonnes volontés seront les bienvenues. A la condition d’avoir à faire à des personnes pas trop maladroites, animées de courage et de persévérance, et manifestant autant que faire se peut de l’intérêt pour l’histoire locale.

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Puzzle géant

La réalisation de cette maquette nécessitera peut-être plusieurs années de travail. M.Dromby n’a pas voulu imposer de date. Ses dimensions respectables (7 mètres de long sur 4,50 mètres de large) laissent imaginer la somme de travail qui attend l’équipe. Pour le moment, M.Dromby travaille dans le sous-sol de sa maison. Topographe, il s’est fait aussi dessinateur et menuisier. La première chose à faire fut de ramener au 1/300e les plans au 1/600e de l’époque. Ceux du cadastre récupérés en mairie sont même au 1/500e ! L’échelle au 1/300e a été retenue comme permettant un développement maximum de la maquette. M.Dromby a commencé à découper dans le contreplaqué des modules qui seront autant d’îlots urbains, ensuite assemblés comme un puzzle géant. Ces modules pourront être travaillés isolément par l’équipe de modélistes. A partir des cahiers de développement récupérés aux Invalides, il s’agira alors de construire les maisons, immeubles, bastions et autres superstructures représentant le Sedan de 1840. A ce stade, M.Vautier interviendra pour le choix  des matériaux et des couleurs.

D’ici là, M.Dromby devrait disposer d’une vaste salle située derrière le temple.

Maquette vivante

Une fois terminée, Sedan pourra s’enorgueillir de posséder, avec celle existant au musée des Invalides, la seule maquette représentant la ville au 19e siècle. Et encore sera-t-elle plus grande. Mieux qu’un plan ou des gravures, la maquette offre une visualisation plus globale. Les rois de France l’avaient bien compris en faisant faire des plans-reliefs des cités du royaume. Celui de Sedan, réalisé en 1751-53 par Leymannerey et Boitard, est resté à Paris au moment où capitale et Lille se livrèrent une petite-gue-guerre voici deux ans, pour s’octroyer ce patrimoine.

A Sedan la question sera de savoir où exposer cette maquette. Le château-fort a été retenu par la ville, sans que l’on sache encore très bien quelle salle retenir. Ce pourrait être la cuisine (sous la salle ogivale) la salle actuellement occupée par le stand de tir à 10 mètres, ou encore les anciennes casernes du 18é siècle. Une chose est sûre, il faudra de la place. Car cette maquette doit être l’épicentre d’un espace d’animation avec mini son et lumière, et des gravures, des plans, des cartes, des portraits tout autour, etc. Pas de maquette statique donc, mais un objet de curiosité animé, attractif, qui donne à voir, à entendre, et surtout à mieux comprendre la configuration passée de Sedan, et son évolution.

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 Préambule du Président M.Scherrer, dans le bulletin d’information de 2005.

 Depuis dix-sept ans !
« ….  Voici dix-sept ans qu’il en assemblait les premiers éléments… On comprend l’impatience de mettre la touche finale !
La promesse d’héberger cette maquette dans un musée spécialement conçu au rez-de-chaussée du château-bas, n’ayant pas été retenue, les sociétaires se sont débrouillés par leurs propres moyens. La maquette sera installée dans la salle de l’ancienne école nouvelle attraction, que des éclairages mettront en valeur, pourra être visitée en même temps que les tombeaux des princes de Sedan au temple protestant.

 

Article issu du bulletin d'information de la SHAS de 2005, reprenant un article du journal  l’Ardennais du 14 novembre 2005 de Dominique Berthéas.

 Maquette de Sedan :
Une leçon d’histoire au 1/300e !

Depuis les journées du Patrimoine, la maquette de sedan de 1830 est enfin visible du grand public. Un chef d’œuvre de minutie qui est une vraie leçon d’histoire en trois dimensions.
L’immense puzzle de près de 7 mètres sur 4 que Jean Jacques Dromby a mis dix-sept ans à réaliser a été transportée avec moult précaution dans une salle située derrière le temple – cette salle sera louée par la Société d’Histoire (SHAS) à la paroisse de l’église réformée à partir du 1er décembre.
Sur les 80 éléments, une partie se trouvait dans le garage et dans la cave de Jean Jacques Dromby. D’autres au local du Quartier Fabert. Aujourd’hui toute la ville est reconstituée, exactement telle qu’elle se présentait au début du XIXème siècle, enserrée dans son étroit corset de fortifications, de fossés et de bastions.
« Au départ nous étions neuf bénévoles », souligne l’historien qui tient à associer Jean Marie Sommelly, Michel Berteloodt, Guy Vautier, Christian Pale, Francis Jaminet, Brigitte Maire, Claude Paris et Daniel Touret dans ce projet que l’on pourrait qualifier de pharaonique ! Car même au 300e, reconstruire une ville était un sacré pari.
Un pari que Jean Jacques Dromby a réussi à relever, moyennant d’innombrables calculs, à grands renfort de contreplaqué, de carton et de papier. Et trois heures quotidiennes de labeur !
L’idée lui est venu à la Rochelle en visitant la Tour de la Chaine où se trouve la maquette de la ville au XIVe siècle. « Je me suis dit que l’on pourrait sans doute faire mieux à Sedan ». Toute la ville est reconstitué dans ses moindres détails : de Floing au Fond de Givonne et de la Prairie au Fond des buses, pas une seule cheminée ni un seul jardin ne manquent à l’appel ! Mais le plus impressionnant est de découvrir l’incroyable système de fortification dont l’essentiel fut démoli après 1870 et de retrouver les quartiers disparus lors du bombardement de mai 40 entre la rue Gambetta et la Meuse : «  34% de la cité », précise l’historien qui a travaillé à partir des plans conservés aux Invalides. Ces « plans reliefs » acaient été établis en 1835 par les deux géomètres Leymanerey et Boittard.

« Une place de premier ordre »

« J’ai toujours été un passionné de fortifications bien que non militariste. Ça a de la gueule comme on dit » ! Sourit l’historien qui a ainsi rebâti patiemment les quelques trois kilomètres de bastions ponctués de quatorze ouvrages fortifiés dont le château. Une « place de premier ordre » « malgré quelques bizarreries » selon Vauban qui en connaissait un rayon ! Aujourd’hui la maquette de la SHAS fait resurgir cette ville primitive et vient remplacer deux autres maquettes disparues. La première avait été embarquée en 1815 par les prussiens à Berlin. Une seconde fut alors commandée par l’état major des armées en 1841 et se trouverait soit dans un entrepôt à Longjumeau soit aux Invalides. Mystère non élucidé….
Autant dire que la troisième est un vrai trésor que la société d’histoire a bien l’intention de mettre en valeur par une scénographie sur laquelle travaillent déjà Benoît et Fabien Dromby, les petits fils de l’historien. Au grand regret de la municipalité qui rêve de remmener le bel ouvrage au château…

Suivez le guide…

L’association a entrepris de rénover la salle où est exposée la maquette mais samedi le public était invité à la découvrir. En attendant des panneaux d’exposition, Jean Jacques Dromby a préparé plusieurs circuits de visites : les bâtiments religieux, avec l’ancienne église Saint-Louis, le vieux temple installé dans l’ancien couvent des filles de la Propagation de la Foi, Saint Charles et la Chapelle de l’Hôpital ; les bâtiments industriels avec les nombreuses fabriques, la plus importante étant le Dijonval entièrement reconstitué ici ; les bâtiments militaires avec les deux bâtiments s initiaux du Quartier MacDonald, le Quartier Fabert et bien sur le château et palais des princes.
Enfin le circuit des fortification urbaine entamé par Françoise de Bourbon puis Henri de la Tour d’Auvergne qui fit venir l’ingénieur de Henri IV, Errard de Bar-Le-Duc afin de poursuivre le bastionnement après 1558. Jusqu’au XIXe siècle, les ouvrages fortifiés ont sans  cesse été complétés pour parvenir à un redoutable ensemble défensif comprenant un chemin couvert, des remparts en demi-lunes hérissés de canons et des fossés où patrouillaient les soldats. Avec des poudrières, des tours et des casemates de tous côtés.
« A chaque progrès de l’artillerie répondait un renforcement des fortifications : l’ensemble construit à Sedan était tellement dissuasif que les Autrichiens renoncèrent à s’y frotter à la fin du XVIIIe » l’explique Jean Jacques Dromby.
La SHAS organise le 25 novembre, à18 heures, une conférence sur l’évolution architecturale des fortification, du Xe au XVe siècle, qui sera présentée par Cedric Moulis, historien spécialiste des fortifications, et membre associé du CNRS et professeur a Nancy II.

 

 

Corne de Torcy

et sa caserne

(Futur Quartier MacDonald)

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Maquette de 1830 : Sedan n'a pas changé !

 Publié le mardi 21 août 2007 par l'Ardennais

   La maquette invite le visiteur à se replonger dans le cœur de la ville tel qu'il apparaissait en 1830. 

   Avant son installation définitive au château, le vice-président de la Société d'histoire de Sedan, Jean-Jacques Dromby, présente la maquette certains samedis entre 17 et 19 heures. 

ELLE est fabuleuse ! Etonnante par ses dimensions, extraordinaire par sa précision. Tous ceux qui ont eu la chance de la découvrir sont béats face à cette maquette au 1/300e de la ville de Sedan en 1830. Ils réalisent également que la configuration de la cité, avec ses quartiers encore identifiables, est restée peu ou prou la même.
Dès qu’ils la voient, les Sedanais partent à la recherche de leur quartier voire de leur maison, de l’environnement qui existait à cette époque dans la ville où beaucoup ont passé toute leur vie.
Place à l’émotion, aux souvenirs ou à la nostalgie, lorsqu’on découvre ce qu’était la ville il y a… 177 ans !
Hommes et femmes ne se lassent pas d’inspecter les endroits où ils ont joué, sur les remparts, derrière le château, au Palatinat, etc. Ils redécouvrent le passé de leur ville, son histoire passionnante au fil des siècles, sa splendeur mais aussi ses tragédies.
17 années de travail !
Ce projet immense a été envisagé par les membres de la Société d’histoire de Sedan en 1988. D’emblée, le vice-président Jean-Jacques Dromby s’est passionné pour ce travail et a souhaité en être le responsable. Sans se douter du temps qu’il faudrait pour en venir à bout.
Durant ces 17 années de labeur, il n’a heureusement pas oeuvré en solo. Jean-Marie Sommeilly, Michel Berteloodt, Guy Vautier, Christian Pale, Francis Jaminet, Brigitte Maire, Claude Paris et Daniel Touret sont venus le soutenir. Ils lui ont apporté leur savoir- faire et leurs compétences.
En revanche, Jean-Jacques Dromby a assumé seul la conception topographique, les travaux de base, la construction bien évidemment et la finition.
Instituteur puis professeur, Docteur en musicologie, organiste au temple de Sedan (et à Charleville-Mézières) depuis 1954, Jean-Jacques Dromby est membre de la Société d’histoire de Sedan depuis 1962. Il a toujours pensé que l’histoire de la musique se confondait avec l’Histoire tout court, d’où sa passion pour celle de sa ville et son désir de réaliser cette superbe maquette.
Ce petit bijou de 7 mètres sur 3 mètres 60 se compose de 60 panneaux, afin de pouvoir être déplacé. Compte tenu de ses dimensions, les membres de la Société recherchaient depuis deux ans un endroit capable de l’accueillir, pour en faire profiter pleinement le public.

Au château en 2008
Actuellement entreposée dans une salle située derrière le temple de Sedan, elle n’a pu être visible que par un petit nombre en raison de cette situation provisoire*.
Bonne nouvelle, cette maquette devrait rejoindre le Château de Sedan en 2008, à une date qui reste encore à définir. Cette installation, d’un coût de 76.000 euros, s’inscrit dans le cadre de la rénovation prochaine de l’Historium (pour un montant de 600.000 euros).
La maquette sera installée définitivement, sous vitrine, dans la salle ogivale, qui était l’ancienne chapelle du château. De 1988 à 2008, iI aura ainsi fallu 20 ans pour la réaliser et lui trouver un lieu à sa dimension. Où chacun pourra enfin venir rêver en toute liberté.                                                                   


 Longtemps hors les murs

  journal l'Ardennais 25 novembre 2009

Le faubourg du Ménil au début du XIXe siècle comme vu d'avion sur la maquette réalisée par Jean-Jacques Dromby.

 D'après les historiens, le faubourg du Mesnil (signifiant hameau, domaine rural) a longtemps été «hors les murs». « Ses 24 maisons qui apparaissent sur le plan d'Edouard Depaquit n'ont été intégrées à la ville qu'au XVIIe siècle au moment de l'édification, sous Henri de La Tour d'Auvergne, de la Corne du Menil dont le Palatinat est un reliquat, et de la Porte de Balan, la plus belle de Sedan », indique Jean-JacquesDromby. Comme cette rue était à l'époque route nationale, les façades de ces maisons étaient particulièrement élégantes. Notamment la Maison Collinet (lire par ailleurs) et l'ancien couvent des Sœurs de Sainte-Chrétienne endommagé en 40. Elles donnaient notamment sur le terrain de manœuvres réservé aux nombreux militaires de la caserne Fabert.
Au moment du déclassement de la place-forte de sedan, après 1875, l'enceinte a été démolie, et avec elle la Porte de Balan. La rue Vuidet-Bizot est devenue l'axe principal dans le prolongement de l'avenue de Verdun, transformant l'ancienne route en petite rue. De nombreux commerces sont apparus et ont subsisté jusqu'à une période assez récente, malgré des dommages sévères dus à la guerre. Une importante cave à vins se trouvait notamment au pied du Palatinat, sur l'actuel espace vert et un maréchal-ferrant côté place Nassau. Mais la corne du Palatinat, elle, domine toujours la rue. « Enfants, au moment des exercices d'évacuation à Nassau, nous allions toujours nous asseoir sur les marches de l'escalier enterré », évoque l'historien qui invite les Sedanais à venir visiter le faubourg du début XIXe grâce à sa Maquette exposée derrière le temple.